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Notre sujet TPE

Lundi 7 février 2011 à 16:07


  Adopter un enfant relève d’un parcours souvent difficile... Il faut franchir de nombreuses étapes, parfois tellement longues, qu’il apparaît dans des études, qu’environ la moitié des candidats à l'adoption abandonne leur projet en cours de route.
          
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Lorsqu'un couple décide d’adopter, il faut qu’il fasse une demande d’agrément auprès du Conseil Général du lieu de Résidence. Cet agrément est donné quand les qualités nécessaires sont obtenues. Ce n’est en aucun cas un droit à l’enfant.
          Pour obtenir cet agrément, il faut adresser une demande écrite au service de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) du département de résidence en expliquant les motivations qui poussent le couple à vouloir adopter. Ensuite, il faut répondre à différents critères vérifiés lors d' examens médicaux et par des enquêtes sociales, qui permettront à l’administration, au bout de neuf mois (équivalent à une grossesse) de donner ou de refuser cet agrément.
          En fonction d’une adoption nationale ou internationale, les démarches sont différentes, mais il faut avant tout obtenir l’agrément. Ce dernier est valable pendant 5 ans. Il est donc délivré par le Président du Conseil Général.
          Il est aussi exigé en cas d’adoption intrafamiliale (c’est-à-dire une adoption d’un enfant par un grand parent, tante, oncle ou autre membre de la famille élargie, parrain, marraine ou personne considérée comme un membre de la famille).

          Pour revenir à l'adoption « classique », il faut tout d’abord être âgé de plus de vingt-huit ans (marié ou non, vivant seule ou en couple) et aux époux (non séparés de corps) mariés depuis plus de deux ans ou âgés tous les deux de plus de vingt-huit ans. Un des deux époux, seul, peut adopter s’il a plus de vingt-huit ans et avec l’accord de son conjoint.
          Par contre, les concubins ne peuvent pas adopter un enfant ensemble, mais un seul des concubins (juridiquement célibataire) peut effectuer la démarche. Les personnes pacsées ne peuvent ainsi pas bénéficier de l’agrément.
           Les procédures d’adoption peuvent être différentes s’il s’agit d’une adoption internationale ou une adoption nationale.
          En cas d’adoption internationale, il faut que les futurs parents s’orientent vers les conditions d’accueil en fonction des pays (qui sont parfois très différents d’un à l’autre). Le mieux est de passer par des associations qui demandent de la patience, et souvent de l’argent.

          Pour les couples homosexuels, avoir un enfant adopté n’est pas possible. Par contre, une personne homosexuelle célibataire peut songer à adopter seulement si elle cache son orientation sexuelle.
          Mais quoi qu’il en soit, tout le monde a le droit de rêver au bonheur d’être parent.


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Lundi 7 février 2011 à 16:13


          Entre l'obtention de l'agrément et l'arrivée de l'enfant dans la famille, s’écoulent souvent plusieurs années de démarches. Suivons ce long chemin…
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       L’adoption à l’étranger représente la grande majorité des adoptions dans les pays développés (en France, sur les 4000 enfants adoptés chaque année, près de 3000 proviennent de l’étranger). Même si, depuis deux ans, elle enregistre une baisse importante dans notre pays (-20 %), elle augmente ailleurs (en Italie et en Espagne par exemple). Le rapport Colombani présenté au printemps dernier révèle que le système français serait “trop lourd, trop procédurier, il manquerait d’efficacité”. Le gouvernement a donc présenté un plan de relance de l’adoption. Cela a redonné espoir aux 28 000 familles françaises qui attendent aujourd’hui de pouvoir acc
ueillir un enfant. Les candidats sont toujours plus nombreux, alors que les enfants “adoptables” sont de plus en plus rares. Sur 10 000 personnes inscrites à l’AFA (Agence Française de l’Adoption), 6000 adoptions sont en cours et 4000 en attente, sans certitude de pouvoir aboutir un jour. La voie individuelle de l’adoption est amenée à disparaître et la concurrence américaine est de plus en plus importante.
          Mais l’adoption internationale reste difficile, stressante, longue à réaliser et présente parfois de sérieuses complications. Elle peut en effet poser des problèmes de droit international privé. La procédure à effectuer est parfois très coûteuse, en raison de frais juridiques. Selon les pays et les situations, il peut y avoir des frais médicaux non couverts par les assurances. L’ordre de grandeur des coûts d’une adoption est alors rarement inférieur à plusieurs milliers d’euros, varie beaucoup selon le pays d’origine de l’enfant mais dépasse quelquefois les 30 000 euros.

          Toute demande d’adoption ne peut aboutir qu’à condition de satisfaire à plusieurs exigences légales et d’accomplir en France un certain nombre de démarches obligatoires. L’obtention de l’agrément est un préalable indispensable à la demande d’adoption (Cf "de multiples conditions à remplir pour adopter"). Une fois titulaires de celui-ci, les candidats peuvent orienter leur démarche soit vers un pays ayant ratifié la convention de la Haye, ou vers un pays ne l’ayant pas ratifié. Et ils choisissent également s’ils feront une démarche accompagnée (avec un organisme français autorisé pour l’adoption (O.A.A) ou avec l’AFA), ou s’ils privilégieront l’adoption en individuel.


Lundi 7 février 2011 à 16:16


          En visionnant certains reportages, nous avons d’abord pu constater les difficultés rencontrées par ces personnes se lançant seules dans l’ « aventure » …

          Même si chaque année, environ 400 adoptions finissent par aboutir en Russie, le pays réserve beaucoup de surprises. 

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          C’est le cas de Frédéric et de Patricia, témoignant pour l’émission « Envoyé spécial », engagés depuis deux ans dans une adoption en individuel à Ekaterinbourg, troisième ville du pays. Après 24 mois, environ 30 000 euros de frais et 5 visites sur place, ils sont à chaque fois confrontés à de nouveaux problèmes, et ne peuvent pas s’exprimer à cause de la langue qu’ils maitrisent mal. Leur future petite fille reste à l’orphelinat, leurs visites sont rares et courtes.
 
 
 
          En 2006, le couple a fait appel à une facilitatrice : intermédiaire en charge des adoptions en Russie. Le métier de facilitatrice est une profession non reconnue, sans statut, sans règles ni contrôle, au salaire très élevé. Ces femmes travaillent en collaboration avec des inspecteurs et des juges qui examinent chaque dossier. Leur témoignage nous informe qu’en Russie, pour adopter, il y a des raisons objectives mais aussi subjectives : les juges favorisent certaines familles, certaines facilitatrices sont incompétentes … 
 
 
 
          Ainsi, ces deux français sont victimes des dérives de l’adoption individuelle.

          C’est également le cas de Marina. Cette grand-mère russe souhaitait récupérer ses petits-fils devenus orphelins. Elle a eu la garde du plus grand, Sergei, mais l’autre petit est très vite placé à l’orphelinat puis envoyé en France dans une famille d’accueil sans l’accord de la famille, à cause d’une fausse déclaration d’une facilitatrice frauduleuse et du manque de sérieux de l’inspecteur en charge du dossier. Depuis, Marina n’a plus aucun contact avec son petit-fils et tente de le retrouver.
          Enfin, autre cas d’une française célibataire, Sylvie, qui a fait la démarche auprès d’une facilitatrice elle aussi. Malgré un an et demi de procédure, 8000 euros de frais, et des dizaines de dossiers constitués, elle n’a jamais eu la chance d’accueillir son enfant chez elle. Le petit Roslan a finalement été adopté par une famille russe, et cette femme désespérée d’attendre un fils qu’elle ne pourra jamais serrer dans ses bras ne peut rien y faire.

 
 
 
          Une seconde procédure courante en Russie et dans d’autres pays : confier des enfants handicapés ou malades à des parents étrangers. Les orphelinats vietnamiens comptent ainsi beaucoup d’enfants malades, parfois avec de lourdes pathologies (problème cardiaque, besoin d’opération…). Les familles vietnamiennes n’en voulant pas, on les « propose » aux personnes désirant adopter.
          Le Vietnam est aujourd'hui un pays "à succès" concernant l'adoption, mais n’a pas toujours connu une telle facilité. L’organisation « Médecins du monde» a aussi connu des dérives. Par souci de clarté, l’ONG préfère aujourd’hui salarier ses collaborateurs afin d’éviter des intermédiaires peu scrupuleux et de ne négliger aucune procédure. L’administration vietnamienne est désormais pointilleuse et très surveillée. Les puissants comités populaires communistes chassent aussi la corruption. La France et le Vietnam ont même signé une convention de coopération en matière d’adoption d’enfants le 1er février 2000.

Lundi 7 février 2011 à 16:24


          Nous pouvons conclure que pour faciliter et assurer l’adoption internationale, passer par un intermédiaire est souvent la meilleure des solutions. Il existe en effet des Organismes Autorisés pour l’Adoption - une quarantaine - qui représentent 38 % du nombre des adoptions à l’étranger.
          
          Les candidats ont alors deux possibilités :      
 Soit une démarche accompagnée avec l’Agence Française de l’Adoption (A.F.A.)
 Soit une démarche accompagnée avec un Organisme français Autorisé pour l’Adoption (O.A.A.)         
          Médecins du Monde, association humanitaire médicale, en est un exemple. Son statut d’organisme agréé pour l’adoption (OAA) a été obtenu en 1998 et depuis, son objectif est de rester fidèle à l’engagement de l’ONG, c’est-à-dire : défendre les populations les plus vulnérables, donc les enfants, premières victimes en cas de crises ou de conflits, et défendre leurs droits fondamentaux (droit à une famille, droit aux soins, et droit à l’éducation pour grandir).
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Lundi 7 février 2011 à 16:30


          Après avoir attendu son enfant si longtemps, on s’imagine que tout sera plus simple après son arrivée. Reste cependant le plus complexe à accomplir : s’apprivoiser et apprendre à vivre ensemble.

          Même s’il n’est pas politiquement correct de parler d’une greffe qui ne prend pas, d’une adoption « ratée », c’est pourtant une triste réalité. En effet, les cas de deuxième abandon existent. Un nouvel acte juridique d’abandon est alors prononcé et l’enfant ne peut plus être adopté en adoption plénière. Mais comment en arrive-t-on là ? C’est ce que nous avons tenté d’expliquer ci-dessous, après écoute de l’interview de Pierre Levis Soussan, (psychanalyste et pédopsychiatre, auteur du livre « Destin de l’adoption » ) et lecture du magazine « Vie de famille ».

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Quand la greffe ne prend pas chez la famille
          La famille se doit d’être le terreau le plus fertile pour que la greffe prenne. Mais toutes n’ont pas cette capacité d’adaptabilité et de souplesse que demande l’adoption. Il faut savoir faire face à l’inconnu que représente l’enfant, à son histoire passée et assumer les conséquences dans l’avenir d’une histoire dont ils ne sont pas responsables. L’amour ne suffit donc pas. L’adoption nécessite patience et organisation. Le processus qui doit se mettre en branle est un processus qui ne s’apprend pas. On parle de fertilité psychique de la famille lorsque celui-ci échoue. D’habitude, avec un enfant biologique, la famille s’accuse elle-même et prend la responsabilité du caractère ou des problèmes de l’enfant. Cependant, lorsque l‘enfant est adopté, les parents, au lieu de s’accuser eux même, peuvent se dire : « Nous n’y pouvons rien,  nous ne sommes pas ses vrais parents ». Il y a alors exclusion de l’enfant et « désafiliation ».
          Lorsque la greffe ne prend pas, les parents ne ressentent pas ce premier coup de foudre dont tout le monde parle à la première rencontre avec l’enfant. « Cet enfant qui est là, en chair et en os, correspond rarement à celui qu’on avait imaginé. », remarque la psychanalyste Fanny Cohen-Herlem. Les parents n’en parlent d’abord pas tout de suite. Et c’est bien là le problème. Leur réaction est tout à fait compréhensible, ils ressentent un sentiment de honte et de déception.
          Mais certains continuent à ne pas tolérer l’enfant tel qu’il est, et celui-ci devient progressivement étranger. Un écart massif se creuse entre la réalité et ce dont ils ont rêvé, rêve qui n’a jamais pu évoluer. Cela peut parfois être source de maltraitance…
          La question se pose de la même manière dans les familles biologiques, mais lorsqu’il y a adoption, les choses se démultiplient, tout est accentué.

Ne pas en faire une généralité

          De là à en faire une généralité, il y a un grand pas… Avoir le blues à l’arrivée de l’enfant est une étape habituelle. Les parents pensaient exploser de joie mais c’est une vague de tristesse qui les envahit. « On a longtemps cru que le baby blues était réservé aux mères biologiques et dû à une chute des hormones après l’accouchement. Or, il est désormais acquis que les parents adoptifs peuvent, eux aussi, connaître ce phénomène. Après une attente si longue, des épisodes de stress et de découragement tout au long du parcours de l’adoption, on peut se sentir vidé, épuisé. Et cela d’autant plus que si le rythme de vie change, qu’il faut le réorganiser autour de son enfant, faire face à des tâches que l’on ignorait jusque-là. », détaille Janice Peyré, Présidente d’Honneur d’Enfance & Familles d’Adoption, elle-même mère adoptive.


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