Le 28 décembre, Léandre, le petit garçon que Béatrice et François Mougeot ont adopté en Haïti, a fait ses premiers pas sur le sol français, après un long combat mené par ses parents adoptifs, deux jeunes aubouésiens. Retour sur ce parcours…
François, Léandre et Béatrice lors d’une visite des deux Lorrains en Haïti.
Béatrice et François avaient lancé une procédure d’adoption à Haïti. Leur dossier avançait bien, le bambin aurait pu les rejoindre en avril 2010. Mais depuis le séisme qui a frappé le pays le 12 janvier de cette même année, tout s’est compliqué.
« La procédure est morte »
La crèche où vivait le bambin se situe à Carrefour, à une dizaine de kilomètres de Port-au-Prince. « C’est un gros bidonville. Ils ont déjà été touchés en 2008 par de nombreux cyclones, c’est la misère, ils n’avaient vraiment pas besoin de ça », soupire Béatrice.
« La procédure est morte »
La crèche où vivait le bambin se situe à Carrefour, à une dizaine de kilomètres de Port-au-Prince. « C’est un gros bidonville. Ils ont déjà été touchés en 2008 par de nombreux cyclones, c’est la misère, ils n’avaient vraiment pas besoin de ça », soupire Béatrice.
« La procédure est morte, lâche François. Toutes les infrastructures sont détruites, on sait que le tribunal est à terre, tout est sous les décombres. Et là-bas, tout est fait à la main. » Ils aimeraient « faire rapatrier Léandre en France et continuer la procédure ici ».
En quête d’informations, de réponse, ils frappent à toutes les portes. « On a contacté le maire d’Auboué, Fabrice Brogi, le député de Meurthe-et-Moselle, Jean-Yves Le Déaut, le secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie, Alain Joyandet… »
Puis se battent avec les administrations françaises et haïtiennes… jusqu’à ce courriel, arrivé le 20 octobre 2010 sur la messagerie personnelle de François Mougeot. « Vous êtes légalement parents de Léandre depuis plus d’une semaine. Il reste des formalités purement administratives. »
Plusieurs semaines plus tard, le 28 décembre exactement, après presque une année d’attente et de doutes, le petit est bel et bien arrivé en France, aux côtés de ses parents.
« Perché sur le rebord de la fenêtre du rez-de-chaussée, le petit garçon pousse des cris enthousiastes à chaque passage d’une voiture. Il a aussi fallu s’habituer aux multiples couches de vêtements, à la sensation de l’eau chaude sur la peau, au reflet dans le miroir, aux draps et à la couette la nuit. »