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Notre sujet TPE

Lundi 7 février 2011 à 16:16


          En visionnant certains reportages, nous avons d’abord pu constater les difficultés rencontrées par ces personnes se lançant seules dans l’ « aventure » …

          Même si chaque année, environ 400 adoptions finissent par aboutir en Russie, le pays réserve beaucoup de surprises. 

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          C’est le cas de Frédéric et de Patricia, témoignant pour l’émission « Envoyé spécial », engagés depuis deux ans dans une adoption en individuel à Ekaterinbourg, troisième ville du pays. Après 24 mois, environ 30 000 euros de frais et 5 visites sur place, ils sont à chaque fois confrontés à de nouveaux problèmes, et ne peuvent pas s’exprimer à cause de la langue qu’ils maitrisent mal. Leur future petite fille reste à l’orphelinat, leurs visites sont rares et courtes.
 
 
 
          En 2006, le couple a fait appel à une facilitatrice : intermédiaire en charge des adoptions en Russie. Le métier de facilitatrice est une profession non reconnue, sans statut, sans règles ni contrôle, au salaire très élevé. Ces femmes travaillent en collaboration avec des inspecteurs et des juges qui examinent chaque dossier. Leur témoignage nous informe qu’en Russie, pour adopter, il y a des raisons objectives mais aussi subjectives : les juges favorisent certaines familles, certaines facilitatrices sont incompétentes … 
 
 
 
          Ainsi, ces deux français sont victimes des dérives de l’adoption individuelle.

          C’est également le cas de Marina. Cette grand-mère russe souhaitait récupérer ses petits-fils devenus orphelins. Elle a eu la garde du plus grand, Sergei, mais l’autre petit est très vite placé à l’orphelinat puis envoyé en France dans une famille d’accueil sans l’accord de la famille, à cause d’une fausse déclaration d’une facilitatrice frauduleuse et du manque de sérieux de l’inspecteur en charge du dossier. Depuis, Marina n’a plus aucun contact avec son petit-fils et tente de le retrouver.
          Enfin, autre cas d’une française célibataire, Sylvie, qui a fait la démarche auprès d’une facilitatrice elle aussi. Malgré un an et demi de procédure, 8000 euros de frais, et des dizaines de dossiers constitués, elle n’a jamais eu la chance d’accueillir son enfant chez elle. Le petit Roslan a finalement été adopté par une famille russe, et cette femme désespérée d’attendre un fils qu’elle ne pourra jamais serrer dans ses bras ne peut rien y faire.

 
 
 
          Une seconde procédure courante en Russie et dans d’autres pays : confier des enfants handicapés ou malades à des parents étrangers. Les orphelinats vietnamiens comptent ainsi beaucoup d’enfants malades, parfois avec de lourdes pathologies (problème cardiaque, besoin d’opération…). Les familles vietnamiennes n’en voulant pas, on les « propose » aux personnes désirant adopter.
          Le Vietnam est aujourd'hui un pays "à succès" concernant l'adoption, mais n’a pas toujours connu une telle facilité. L’organisation « Médecins du monde» a aussi connu des dérives. Par souci de clarté, l’ONG préfère aujourd’hui salarier ses collaborateurs afin d’éviter des intermédiaires peu scrupuleux et de ne négliger aucune procédure. L’administration vietnamienne est désormais pointilleuse et très surveillée. Les puissants comités populaires communistes chassent aussi la corruption. La France et le Vietnam ont même signé une convention de coopération en matière d’adoption d’enfants le 1er février 2000.

Lundi 7 février 2011 à 16:24


          Nous pouvons conclure que pour faciliter et assurer l’adoption internationale, passer par un intermédiaire est souvent la meilleure des solutions. Il existe en effet des Organismes Autorisés pour l’Adoption - une quarantaine - qui représentent 38 % du nombre des adoptions à l’étranger.
          
          Les candidats ont alors deux possibilités :      
 Soit une démarche accompagnée avec l’Agence Française de l’Adoption (A.F.A.)
 Soit une démarche accompagnée avec un Organisme français Autorisé pour l’Adoption (O.A.A.)         
          Médecins du Monde, association humanitaire médicale, en est un exemple. Son statut d’organisme agréé pour l’adoption (OAA) a été obtenu en 1998 et depuis, son objectif est de rester fidèle à l’engagement de l’ONG, c’est-à-dire : défendre les populations les plus vulnérables, donc les enfants, premières victimes en cas de crises ou de conflits, et défendre leurs droits fondamentaux (droit à une famille, droit aux soins, et droit à l’éducation pour grandir).
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Lundi 7 février 2011 à 16:30


          Après avoir attendu son enfant si longtemps, on s’imagine que tout sera plus simple après son arrivée. Reste cependant le plus complexe à accomplir : s’apprivoiser et apprendre à vivre ensemble.

          Même s’il n’est pas politiquement correct de parler d’une greffe qui ne prend pas, d’une adoption « ratée », c’est pourtant une triste réalité. En effet, les cas de deuxième abandon existent. Un nouvel acte juridique d’abandon est alors prononcé et l’enfant ne peut plus être adopté en adoption plénière. Mais comment en arrive-t-on là ? C’est ce que nous avons tenté d’expliquer ci-dessous, après écoute de l’interview de Pierre Levis Soussan, (psychanalyste et pédopsychiatre, auteur du livre « Destin de l’adoption » ) et lecture du magazine « Vie de famille ».

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Quand la greffe ne prend pas chez la famille
          La famille se doit d’être le terreau le plus fertile pour que la greffe prenne. Mais toutes n’ont pas cette capacité d’adaptabilité et de souplesse que demande l’adoption. Il faut savoir faire face à l’inconnu que représente l’enfant, à son histoire passée et assumer les conséquences dans l’avenir d’une histoire dont ils ne sont pas responsables. L’amour ne suffit donc pas. L’adoption nécessite patience et organisation. Le processus qui doit se mettre en branle est un processus qui ne s’apprend pas. On parle de fertilité psychique de la famille lorsque celui-ci échoue. D’habitude, avec un enfant biologique, la famille s’accuse elle-même et prend la responsabilité du caractère ou des problèmes de l’enfant. Cependant, lorsque l‘enfant est adopté, les parents, au lieu de s’accuser eux même, peuvent se dire : « Nous n’y pouvons rien,  nous ne sommes pas ses vrais parents ». Il y a alors exclusion de l’enfant et « désafiliation ».
          Lorsque la greffe ne prend pas, les parents ne ressentent pas ce premier coup de foudre dont tout le monde parle à la première rencontre avec l’enfant. « Cet enfant qui est là, en chair et en os, correspond rarement à celui qu’on avait imaginé. », remarque la psychanalyste Fanny Cohen-Herlem. Les parents n’en parlent d’abord pas tout de suite. Et c’est bien là le problème. Leur réaction est tout à fait compréhensible, ils ressentent un sentiment de honte et de déception.
          Mais certains continuent à ne pas tolérer l’enfant tel qu’il est, et celui-ci devient progressivement étranger. Un écart massif se creuse entre la réalité et ce dont ils ont rêvé, rêve qui n’a jamais pu évoluer. Cela peut parfois être source de maltraitance…
          La question se pose de la même manière dans les familles biologiques, mais lorsqu’il y a adoption, les choses se démultiplient, tout est accentué.

Ne pas en faire une généralité

          De là à en faire une généralité, il y a un grand pas… Avoir le blues à l’arrivée de l’enfant est une étape habituelle. Les parents pensaient exploser de joie mais c’est une vague de tristesse qui les envahit. « On a longtemps cru que le baby blues était réservé aux mères biologiques et dû à une chute des hormones après l’accouchement. Or, il est désormais acquis que les parents adoptifs peuvent, eux aussi, connaître ce phénomène. Après une attente si longue, des épisodes de stress et de découragement tout au long du parcours de l’adoption, on peut se sentir vidé, épuisé. Et cela d’autant plus que si le rythme de vie change, qu’il faut le réorganiser autour de son enfant, faire face à des tâches que l’on ignorait jusque-là. », détaille Janice Peyré, Présidente d’Honneur d’Enfance & Familles d’Adoption, elle-même mère adoptive.


Lundi 7 février 2011 à 16:32


Chez les enfants
          Si les débuts sont difficiles, ce n’est pas forcément inquiétant… A leur arrivée, certains enfants refusent les câlins et les bisous, sont en retrait. D’autres restent en permanence agrippés à leurs parents adoptifs. Des réactions extrêmes, souvent difficiles à comprendre. Du côté des parents, ce n’est pas facile non plus. Janice Peyré affirme : « De même que l’attachement d’un enfant biologique à sa mère n’est ni immédiat ni automatique, le tissage des liens entre un enfant et ses parents adoptifs s’effectue au jour le jour : c’est un véritable travail de dentelle fine ! Tout le monde a besoin de temps pour s’habituer les uns aux autres, se découvrir mutuellement. »

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Les enfants non adoptables

          Certains enfants ne sont « pas adoptables », c’est-à-dire qu’ils ne s’adaptent pas aux parents, ne font pas assez confiance aux adultes pour se laisser apprivoiser.
          La filiation se joue dans les deux sens : les parents transforment l’enfant en fils et fille, et l’enfant transforme les deux adultes adoptants en papa et maman. La transformation psychique est parfois impossible. En effet, lorsque l’enfant a un passé d’enfant des rues ou une histoire personnelle beaucoup trop douloureuse, qu’il souffre d’une carence affective, ou de la perte de toute confiance dans le monde, il lui est alors difficile de rentrer dans le processus de transformation familiale. 

Lundi 7 février 2011 à 16:34

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Différences entre une famille adoptante et une famille biologique
          Pour certains parents adoptifs, la question d’intégration à la famille ne se pose même pas, mais pour d’autres, c’est plus difficile.
          Dans une famille adoptante, il y a deux versants : le versant éducatif et le versant filiatif (la construction du sentiment de filiation). Si le lien de la filiation ne parvient pas à se tisser, l’enfant se retrouve dans un désert filiatif, le fil peut alors ne jamais se reconstruire et les répercutions peuvent être graves et persister tout au long de la vie de l’enfant. D’autre part, le regard d’autrui est souvent présent, les parents sont généralement tentés d’être plus faibles avec ces enfants-là et les éduquent ainsi différemment.
          En revanche, dans une famille non adoptante, si le fil de la filiation ne se construit pas, les conséquences sont moins graves puisque l’enfant peut se rattacher aux grands-parents ou à un autre membre de la famille.
  

Désir d’enfant et renoncement
          Face à la baisse d’enfants jugés adoptables qui correspondent au profil espéré des futurs parents, de plus en plus de personnes sont amenées à renoncer au projet filiatif dont ils ont rêvé. D’autres doivent se confronter à la nécessité de modifier leurs attentes initiales.
 
          De plus, le temps d’attente qui sépare les candidats de l’enfant réel se prolonge considérablement, ce qui génère une frustration, voire un sentiment de rivalité parmi eux.
 
          La transformation d’un désir d’enfant en un projet d’adoption concret et réaliste relève d’un processus psychique long et complexe. Dans ce contexte, les professionnels jouent un rôle important et représentent des interlocuteurs privilégiés.

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